Rendre heureux,
pour rendre meilleur.

Une parole qui fait son chemin vers le cœur des jeunes démunis

Toute œuvre lasallienne attache une grande importance à la communauté éducative et à la formation physique, sociale et spirituelle ; elle est centrée sur les jeunes, particulièrement les plus vulnérables.

En 2004, l’Assemblée de la mission éducative lasallienne suivie du Chapitre de district du Canada francophone adoptait la proposition de « promouvoir le projet d’une communauté, fût-elle de style nouveau, centrée sur une mission auprès des pauvres et accueillant à cet effet les demandes d’associés, de frères et de laïcs intéressés ».

En 2004, des frères se réunirent donc à l’invitation du Visiteur, Frère Louis-Paul Lavallée, pour prier ensemble, pour réfléchir à voix haute sur l’avenir du District et enfin discerner la volonté de Dieu sur ce projet audacieux.

Un mandat fut ensuite donné à un consultant expert pour qu’il trouve le lieu où étaient les jeunes les plus démunis. Dès le début, les objectifs du projet étaient très clairs :

  1. Travailler avec des jeunes de 12 à 18 ans d’un milieu socialement, financièrement, culturellement défavorisé et propice à un ministère visant l’éducation humaine et chrétienne des jeunes ;
  2. Exercer un travail apostolique qui fait appel à l’imagination et qui se situe dans une perspective explicite de l’annonce de Jésus-Christ ;
  3. Chercher à répondre aux besoins des jeunes de façon imaginative ;
  4. Offrir aux jeunes un milieu qui se situe entre l’école et leurs familles ;
  5. Regrouper des adolescents pour des activités pastorales, culturelles et ludiques, mettant en œuvre les valeurs fondamentales de foi, fraternité, service, justice sociale et d’autres préoccupations des jeunes comme la paix et l’environnement.

Le quartier Saint-Michel de Montréal fut reconnu comme lieu privilégié pour l’implantation du projet. En effet, les indicateurs parlent d’eux-mêmes :

  • Le revenu annuel moyen familial est le plus bas de tout Montréal, soit de 33 376$. La moitié des familles sont monoparentales;
  • La qualité des logements est mauvaise, il y a que peu d’interactions entre les communautés et la société québécoise. Les catholiques comptent pour 56% de la population;
  • Le territoire est désorganisé au plan physique, coupé en deux par d’immenses carrières et un boulevard urbain achalandé, le transport en commun y est difficile;
  • Les parents sont peu présents à leurs jeunes, ils travaillent de longues heures pour boucler leur budget, les plus vieux gardent et font l’éducation des plus jeunes;
  • La moitié des jeunes de 20 ans n’ont pas obtenu leur diplôme d’études secondaires, ils sont décrocheurs, sous-stimulés à la réussite scolaire, victimes d’intimidation et n’ont pas les aptitudes de base pour accéder au marché du travail. Les gangs de rue sont là pour les recruter;
  • L’offre d’activités sportives et culturelles est déficiente, il n’y a pas de lieux physiques pour cela;
  • À cause du haut taux de criminalité, le soir et la nuit, les citoyens, qui vivent dans un climat d’insécurité, se privent de sortir. Même les policiers refusent de patrouiller seuls dans leur auto de police;
  • Le quartier St-Michel offre peu d’attraits et présente une image peu reluisante.

À cette époque, et encore davantage aujourd’hui, la réalité des FEC au Québec n’était guère favorable à la naissance de cette œuvre, la moyenne d’âge étant de 78 ans et la majorité d’entre eux vivant dans les 2 infirmeries de Québec et de Laval. Plusieurs œuvres, maintenant dirigées par des partenaires lasalliens, comptent par ailleurs sur le soutien financier du district pour survivre.

Une communauté d’un type nouveau allait naître en 2007, alors qu’un groupe de frères s’installèrent dans une maison du quartier. À l’image de saint Jean-Baptiste de La Salle à ses débuts, ils feront équipe avec un associé laïc et prendront contact avec les autorités de la paroisse Sainte-Lucie pour offrir des activités complémentaires à la pastorale, participer au travail de pastorale sacramentelle, créer un lieu d’accueil pour les jeunes dans le sous-sol de l’église, s’insérer dans le milieu et se faire connaître des organismes communautaires.

Le succès de cette initiative fut tel que les installations de départ, devenues rapidement trop petites et désuètes, ont été abandonnées en 2015 au profit d’un pavillon nouvellement construit et parfaitement aménagé pour la poursuite de l’œuvre et de ses objectifs.

Aujourd’hui, chaque année, plus de 12 000 jeunes fréquentent ce milieu de vie fait pour eux. Ils y trouvent des ressources qui favorisent leur bien-être physique, psychologique et spirituel, par exemple les activités socioculturelles ou sportives, la pastorale, l’aide aux devoirs et le soutien aux raccrocheurs. C’est ainsi qu’une parole forte et ambitieuse est devenue l’aboutissement d’un rêve courageux qui a touché le cœur des lasalliens du Canada francophone.

Depuis 2021, le Centre Lasallien utilise le terme centre socioéducatif pour définir son cadre. Un centre socioéducatif est un organisme de proximité. Il constitue un milieu de vie éducatif, social et communautaire qui offre des services adaptés à la population. Ses interventions sont complémentaires à celles des parents et des professionnels du milieu scolaire. En phase avec les enjeux éducatifs et du vivre-ensemble, il favorise le développement intégral des jeunes. Il cherche à leur fournir l’environnement et les outils appropriés afin qu’ils s’épanouissent et trouvent leur place dans la société.

Les dates à retenir :

2004 :  Les Frères des écoles chrétiennes décident de créer un centre éducatif dans le quartier Saint-Michel

2005 : Arrivée des Frères dans le quartier

2007 : Le Centre lasallien s’installe au sous-sol de l’église Saint-Michel

2013 : Octroi des lettres patentes officialisant la création du Centre lasallien Saint-Michel

2014 : Achat du terrain et début des travaux du nouveau bâtiment du Centre

2015 :  Installation dans le nouveau bâtiment du 3001, rue Louvain Est

2021 : Attribution de la nouvelle charte du Centre socio-éducatif Lasallien

Les fondateurs

F. Louis-Paul Lavallée, F. Mchel Lepage, F. Yvan Lavigne, F.Édouard Bergeron, F. Richard Dupont, F. Bertrand Audet, M. Ricardo Accilaire, M.Pierre Girard

Les présidents du Conseil d’administration

2013-2015 : F. André Dubuc

2015-2020 : M. Denis de Villers

2020- à aujourd’hui : M. Pierre Menard

Les directeurs généraux

2007-2013 : F. Michel Lepage

2013-2015 : F. Roger Cotnoir

2016-2018 : F. Louis-Paul Lavallée

2018- à aujourd’hui : M. Paul Evra