C’est avec émotion que vendredi 30 avril, nous avons remis les prix aux quatre lauréats du concours littéraire du Centre lasallien – Première plume, en présence de Hassoun Camara le porte-parole de la première édition, Paul Evra, Directeur du Centre lasallien, Monsieur Josué Corvil, Conseiller de ville. District Saint-Michel et les 3 membres du jury (Anie Samson, Pierre Ménard et Édouard Bergeron).
Avec plus de 100 textes reçus, des pépites littéraires, le choix fut difficile, mais quatre textes se sont démarqués, nous vous les présentons ici.
Texte de Yassin – École secondaire Saint-Henri – secondaire 4,5
Chrysalide
« Le monarque est sûrement le plus majestueux de tous les papillons. Il est doté de ce nom si royal, non pas pour sa pigmentation flamboyante me rappelant un magnifique coucher de soleil, mais plutôt pour ce périple annuel qu’il entreprend depuis le début de son existence. Il arrivera à cette forêt féerique et utilisera les derniers battements orangers qu’il lui reste pour permettre à la prochaine génération de se libérer de leurs chrysalides et de déployer leurs ailes et, ainsi, perpétuer ce cycle éternel. On pourrait dire que tout comme les chenilles, devant se débrouiller seules, je suis moi aussi né dans un environnement inhospitalier. Ce n’est un secret pour personne que l’Iraq, ce pays qui autrefois était le centre de la civilisation, n’était clairement plus le plus bel endroit sur ce magnifique orbe bleu, notre foyer, la Terre. Saisir sa chance est un thème qui me touche beaucoup, car lorsque ma famille et moi avons trouvé une opportunité d’abandonner cette terre contaminée par les disciples d’Ares nous l’avons prise. C’était un long parcours, traversant plusieurs pays désolés du Moyen-Orient, pour finalement atteindre ce havre de paix qu’est le Canada. Saisir sa chance, c’est faire ce premier vol. Tourbillonner et se tortiller à travers le ciel et les étoiles, à contempler tout ce qu’on peut faire, tout ce qu’on peut devenir, dans cette chose qu’on appelle la vie. Bien sûr, certains papillons trouveront le courage de sauter bien après les autres, mais il faut se dire qu’un jour, eux aussi auront espoir et feront voleter leurs grandioses ailes. Saisir ma chance me permettra de trouver cette passion qui me dotera de la force herculéenne qu’il faut pour faire le plongeon et me libérer des chaînes de ma chrysalide. Cette couche si rigide qui fait que je suis si souvent renfermé sur moi-même. Mais il faut bien se dire que, dans ce monde, personne ne réussit tout seul. La vraie force, elle est dans la solidarité. On pourrait dire que la vie, c’est un jeu d’équipe, puisque c’est dans l’union qu’on trouve ces choses si primordiales telles que la famille, l’amitié et l’amour. Saisir sa chance, ça nous permet de trouver cette lueur d’espoir, cette flamme qui fera battre notre cœur, celle qui donnera un sens à notre existence, si minime à l’échelle de l’univers. Pour chaque individu cette lumière sera différente. Pour moi, ce phare qui me guidera dans la pénombre, c’est de pouvoir repayer un jour mes parents pour tout ce qu’ils m’ont donné. C’est de pouvoir leur redonner exponentiellement tout l’amour et la joie qu’ils m’ont transmis. C’est de pouvoir les regarder dans les miroirs de leurs âmes et de leur dire du fond de mon cœur, merci. Merci d’avoir été cette étincelle de feu qui m’illumine le passage et qui me permet de transcender la chrysalide. Pour achever, j’aimerais dire à quiconque lit ceci, de foncer. Accomplis tes idées les plus folles dès que tu en vois la chance. Ne laisse pas tes rêves devenir des regrets. Comme Antoine de Saint-Exupéry l’a dit, « Si tu laisses tout fuir d’entre tes mains, c’est que tu as renoncé à saisir. »