Un jour, un ami m’a dit : « Les communautés culturelles sont des drapeaux qui viennent enrichir le pays et se poser sur notre drapeau collectif. » Ce drapeau collectif n’a jamais pris autant de sens pour moi depuis que j’ai le privilège de partager l’aventure du Centre lasallien Saint-Michel depuis 2018.

Paul Evra

Paul Evra – Directeur du Centre Lasallien

Saint-Michel reflète cet étendard dont les facettes représentent les myriades de cultures qui partagent ce drapeau. Le Centre lasallien œuvre au milieu de la communauté micheloise depuis maintenant 11 ans. Conjointement avec les différents acteurs, c’est au cœur de cette communauté que nous proposons un projet éducatif en réponse aux besoins sociaux et scolaires. Je mentirais si je ne vous disais pas que je ne me demande pas chaque jour : « Comment pourrions-nous faire plus? » Des réponses, nous en avons, mais est-ce que nous nous posons les véritables questions?

Jeunes aux CLSM

Les statistiques ne reflètent pas toute la réalité du quartier. Saint-Michel est un quartier dynamique. Les personnes qui y vivent font bénéficier la communauté de leur vitalité. La culture se développe, les jeunes rêvent à l’avenir; les projets communautaires et d’entrepreneuriat se multiplient. Il y a un enjeu qui me touche particulièrement. C’est la pauvreté qui empêche de nombreux enfants d’avoir trois repas par jour. Il faut donner un visage humain à cette réalité; ce ne sont pas des chiffres qui jouent dans nos rues chaque jour, ce sont des enfants.

https://www.centrelasallien.org/wp-content/uploads/2021/02/1605465752406-min-1024x683.jpg

Ce sont les mêmes enfants dont je vois l’émerveillement dans les yeux devant les contes de Disney. Je crois sincèrement que ce pays a plus à leur offrir. J’ai honte face à cet aveuglement collectif dont je suis témoin, l’acceptation du fait que chaque enfant de ce pays ne puisse pas bénéficier de trois repas par jour. Je sais que les adultes sont confrontés à de nombreux problèmes, mais cela ne devrait, en aucun cas, se répercuter dans l’assiette de nos enfants. Chaque repas qu’un enfant saute est une infamie contre laquelle nous devons trouver des moyens d’agir.

Chers élus et chefs d’entreprise, merci de votre contribution majeure au rayonnement de Saint-Michel et à la construction d’un avenir commun. Cependant, ne regardons pas le chemin parcouru, mais le chemin à parcourir. Ne gaspillons pas notre énergie dans les regrets et les remords. Nous allons toujours nous retrousser les manches avec tous les amis de Saint-Michel pour les enfants de ce quartier. Avec leur sourire pour encouragement, nous continuerons de poser notre signature sur ce magnifique drapeau collectif.

Paul Evra